Cette étude examine les mécanismes institutionnels en place au Burundi pour l’interaction entre les organismes gouvernementaux chargés des questions de changement climatique, d’agriculture et de commerce. En effet, la multiplication des défis provoqués par le changement climatique sur les populations agricoles, et le rôle potentiel du commerce pour atténuer l’insécurité alimentaire qui en résulte, ont rendu nécessaire pour ces institutions de communiquer plus systématiquement entre elles.
La présente étude de recherche a analysé le système de production, de traitement et d’échange d’information sur le climat, le commerce et la sécurité alimentaire au sein des structures des différentes parties prenantes d’une part, et entre ces structures d’autre part, tout en mettant en exergue leurs forces et faiblesses et en proposant des solutions pour améliorer ces systèmes d’information.
L’étude a concerné trois provinces, à savoir Kirundo, Ruyigi et Mwaro, jugées représentatives des diversités écologiques du Burundi. La méthodologie utilisée fût participative et inclusive. L’étude a collecté et analysé des informations de source documentaire et de terrain. Les parties prenantes utilisent des informations variées. La collecte de ces informations utilise plusieurs outils, entre autres, les Ètudes et enquêtes ainsi que le Système d’Information Géographique (SIG).
Le traitement des informations est un mot d’ordre pour les professionnels des medias qui essaient d’équilibrer et de synthétiser les informations collectées avant leur transmission. Toutefois, la plupart des organisations transmettent les informations dans leur état brut, pour des raisons variées telles que le souci de rapidité.
Malgré un nombre élevé d’organisations impliquées dans la production, le traitement et l’échange des informations sur le climat, le commerce et la sécurité alimentaire, de nombreux défis sont à relever. Ces défis concernent notamment : i) l’insuffisance d’informations utiles et utilisables, notamment agro-écologiques et météorologiques; ii) líabsence d’échange d’information ou de diffusion d’information à sens unique; iii) l’absence de cadre d’échange d’information entre certaines parties prenantes proches de par leurs missions respectives; iv) l’insuffisance de la coordination dans la diffusion des informations ; v) l’insuffisance de moyens ou la cherté des services; et vi) le manque de clarté concernant le niveau de compétence requis en matière d’alerte, etc.
Aux institutions du gouvernement, l’étude recommande de prendre les devants pour améliorer la production, le traitement et la diffusion des informations en y affectant plus de ressources humaines, matérielles et financières. Aux partenaires techniques et financiers, l’étude recommande d’appuyer le Burundi dans cet effort, en mettant l’accent sur le renforcement de capacités dans la sous-région. Au secteur privé et aux OSC, l’étude recommande de s’impliquer davantage dans les actions d’information du public sur la sécurité alimentaire, le climat et le commerce en créant des partenariats, en organisant des évènements sous forme de foires au Burundi et dans la CAE, ainsi qu’en informant sous forme de campagnes de plaidoyer.