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Les membres du Groupe National de Référence (GNR) recommandent plus de coordination dans les politiques de l’Agro-Processing

Kigali: Les membres du Groupe National de Référence (GNR) pour le Projet de Promotion des liens entre l’Agriculture, Climat et Commerce au sein de la Communauté est-africaine phase 2 (PACT-EAC2) recommandent plus de coordination dans les politiques de l’Agro-Processing, selon le Directeur de l’Association de Coopération, Recherche et Développement pour le Rwanda (ACORD-Rwanda), François Munyentwari.

Kigali: Les membres du Groupe National de Référence (GNR) pour le Projet de Promotion des liens entre l’Agriculture, Climat et Commerce au sein de la Communauté est-africaine phase 2 (PACT-EAC2) recommandent plus de coordination dans les politiques de l’Agro-Processing, selon le Directeur de l’Association de Coopération, Recherche et Développement pour le Rwanda (ACORD-Rwanda), François Munyentwari.

« Pour ce qui est des grands problèmes qui se posent et pour lesquels l’on doit faire un plaidoyer, le constat est qu’il y a beaucoup de problèmes contradictoires en place. Ce qui sous-entend le manque de coordination, que ce soit au niveau des politiques, de la conception et de la mise en œuvre. A tous ces niveaux, il y a un besoin urgent de coordination. Parce qu’actuellement, chacun de son côté observe sa politique. Et il devient difficile de mettre en œuvre la politique de l’Agro-Processing », a-t-il indiqué.

Il a tenu ces propos lors d’une réunion qui a rassemblé 60 participants des différentes parties prenantes dans le Secteur de l’Agro-Processing ou Développement de la Transformation des Produits Agricoles.

C’est une Transformation ayant comme objectif d’ajouter de la valeur aux produits agricoles au niveau des communautés, et qui perçue comme un processus menant à la lutte contre la pauvreté et à la création des revenus, etc.

« Nous avons réuni la plupart des intervenants dans ce domaine comme les délégués des Ministères, notamment celui du Commerce et Industries, Agriculture et ressources Animales (MINAGRI), Ressources Naturelles et son Office de la Gestion de l’Environnement (REMA) doté d’un département en charge du climat. Le délégué du MINAGRI a expliqué comment l’Agro-Processing est tenu en compte dans la politique de Sécurité Alimentaire », a souligné le Directeur de l’ACORD-Rwanda.

Le deuxième aspect est l’engagement et l’implication des producteurs agricoles. Le constat est qu’il n’y a ni engagement, ni implication. Ce qui freine la mise en application des politiques.

On dirait que ce sont des politiques qui appartiennent aux intellectuels, aux agents de bureaux des Ministères, alors que cela devrait être le contraire. C’est dire que la question d’implication de petits producteurs est essentielle.

Toujours selon Munyentwari, l’autre question fondamentale est celle de la profitabilité : Est-ce que le secteur de l’Agro-Processing est profitable ? Parce que si ce n’est pas le cas, il ne sert à rien de poursuivre des efforts qui engagent l’homme.

L’autre question très fondamentale est aussi celle de l’effectivité : Est-ce que les services et les facilités que le Gouvernement met en place pour développer l’Agro-Processing sont vraiment efficients ? Effectifs ?

« Ici, je citerai le BDF (Business Development fund), le service financier des banques, et les taux élevés au niveau des banques. Dans la pratique réelle, les gens qui veulent s’impliquer dans l’agro-procession se trouvent confrontés à des taux élevés des banques, à des services qui ne sont pas bien fournis, etc. Donc, il faut voir si les services et les facilités mis en place sont effectivement profitables aux agents intervenants dans ce domaine », a-t-il poursuivi.

Il a informé que c’est dans cet esprit que ACORD envisage de continuer à engager les membres du Groupe National de Référence (GNR) dans ce débat qui fournit les éléments de plaidoyer devant être transmis aux services concernés, notamment les Ministères, le Parlement et le Secteur Privé. L’on arrivera ainsi plus tard à confronter la mise en place œuvre des politiques et les politiques elles-mêmes.

Durant la cérémonie d’ouverture de la réunion, le Directeur Général en charge des Industries au Ministère du Commerce et Industrie (MINICOM), Alexis Ruzibukira, a présenté la politique nationale de l’industrialisation.

« La politique industrielle au Rwanda vise à résoudre les problèmes qui se posent à ce secteur : où doivent être localisées les industries et les infrastructures nécessaires installées par le Gouvernement : énergie, eau, nettoyage des déchets industriels, internet ?», a-t-il fait remarquer.

Dans le souci de trouver des réponses à cette problématiques (terre, infrastructures), a-t-il poursuivi, l’on a élaboré le programme de parcs des industries dans des endroits spécifiques dans le pays.

Actuellement, dans les districts comme Rusizi, Nyabihu, Huye, Bugesera, Nyagatare, Rwamagana, il y a des sites spécifiques consacrés à des industries. Bugesera a déjà débuté la construction des locaux industriels. Ceci est important au niveau des politiques industrielles dont le pays dispose.

« Mais aussi l’on doit considérer la nécessité de tirer profit du potentiel en place dans le pays, en générant de la valeur ajoutée. Notamment au niveau du lait, de la pomme de terre, et d’autres produits. On peut ainsi réduire les importations vers le Rwanda qui peut à son tour exporter ses propres produits transformés chez lui », a rappelé le DG Ruzibukira.

Il a dit : « Au niveau de ses priorités, la politique industrielle du Rwanda veut promouvoir des industries axées sur l’économie verte, c.-à-d. des industries qui fonctionnent, tout en respectant l’environnement selon les normes mises à jour. Voilà en bref les piliers du secteur industriel ».

Ruzibukira a rappelé aussi que, en conformité avec la Vision 2020, la contribution des industries devrait atteindre 26 % du revenu national (GDP). Leur apport actuel n’est qu’entre 9% et 11%, alors que le vœu est d’arriver à 12 %.

A propos du sucre importé par exemple, au regard des capacités actuelles, le Rwanda peut s’auto-suffire avec 10 mille tonnes. C’est-à-dire qu’il y a une différence de 60 mille tonnes. Dans le souci de s’auto-suffire, l’on a créé une nouvelle industrie du sucre dans la Province de l’Est. Des pourparlers avec les investisseurs sont en cours pour rendre opérationnelle cette industrie, toujours selon le DG du MINICOM en charge des industries.

Les investisseurs prévoient de produire 100 mille tonnes par an. Le Rwanda pourra dans ce cadre satisfaire la consommation interne, et exporter le sucre.

Pour Madame Leslie Debornes, Assistante du Chargé de Programmes au sein de Cuts International, une ONG basée a Genève (Suisse) et qui appuie ACORD, CUTS International a fait le design du Projet PACTE-AC2 et a pensé ce projet.

« On a développé les objectifs et le monitoring, ainsi qu’aux activités qui seraient à même de nous amener à PACT-EAC2 qui est en lien avec le Projet précédent. PACT-EAC2 veut axer ses activités sur l’Agri-Processing et la valeur ajoutée, toujours en rapport avec les trois piliers du projet précédent et qui sont le changement climatique, la sécurité alimentaire et le commerce.

Pour le présent atelier, Cuts International a présenté le Projet aux parties prenantes, et a soutenu son partenaire ACORD », a indiqué Leslie Debornes, en ajoutant :

« On va devoir prendre en compte les demandes des parties prenantes pour l’étude de recherche qui va être faite dans les mois à venir. Et je devrais venir ici pour rencontre notre chercheur et mettre au point le plan de la recherche ».

Elle a précisé que Cuts International travaille avec ACORD depuis quatre ans et a enregistré de très bons résultats dans la première phase, surtout en termes d’influencer des politiques.

« Au Rwanda, ACORD a organisé une retraite de plusieurs Ministères pour les faire communiquer ensemble. Dans certains pays, dans la première phase du Projet, Cuts est parvenu à faire bouger les politiques, afin que ces pays prennent en compte les politiques commerciales ou de changement climatique.

Leslie a promis que Cuts International continuera à soutenir ACORD au cours des quatre prochaines années.

« On permettra aux membres du Gouvernement et à la population d’être informés et d’informer les autres afin de mettre en œuvre les Accords de Paris et de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) », a-t-elle encore confié.