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Inondations sur le nord de Bujumbura : ce qui devrait être fait pour éviter une réédition …

Le gouvernement est interpelé pour la mise sur pied de mesures préventives. Il appelle à la solidarité nationale.

Godefroid Nshimirimana, de l'IGEBUGodefroid Nshimirimana : « L’IGEBU va mettre en place un studio météorologique »

Le chef de service prévisions météo à l’IGEBU (Institut Géographique du Burundi) déplore ce qui s’est passé dimanche dernier. D’après lui, cela est dû aux fortes précipitations. Pour lui, l’IGEBU dispose d’un système de réception d’images satellitaires toutes les quinze minutes : « Nous avons aussi des produits des prévisions météorologiques provenant des centres régionaux et mondiaux pour les phénomènes extrêmes et l’aviation. »

Néanmoins, Godefroid Nshimirimana affirme que l’IGEBU n’a pas d’équipements pour disséminer ces informations. Mais il garde une lueur d’espoir: «Les locaux qui abriteront un studio météo sont en train d’être construits avec l’appui de l’organisation mondiale de la météorologie. » Le chef de service prévisions météo espère que le studio sera opérationnel avant la fin de 2014. Avec ce nouveau système, explique-t-il, il y aura une présentation météo à la radiotélévision nationale. Il ajoute que les mêmes informations seront postées sur le site web de l’IGEBU.

En attendant la fin de ces travaux, Godefroid Nshimirimana fait savoir qu’un mécanisme de communication sera bientôt mis en place avec l’appui des partenaires. «Nous comptons sortir un bulletin quotidien que nous allons envoyer dans les boîtes mails car nous n’avons pas encore d’autres moyens efficaces», explique-t-il. Cependant, Godefroid Nshimirimana reconnaît que ce message ne parviendra pas à tous les concernés car tous les Burundais ne consultent pas l’internet.
Même si les informations de l’IGEBU ne sont pas régulières, le chef de service prévisions météo assure qu’elles sont fiables jusqu’à 80%.

Sylvestre NdayirukiyeSylvestre Ndayirukiye : « Prévenir au lieu d’intervenir en cas de catastrophe »

Ce géographe propose des réalisations techniques pour protéger la ville des inondations en aménageant les terrains de montagnes : «Cela est la responsabilité des pouvoirs publics. » Il estime qu’on peut remodeler les pentes en construisant des terrasses pour diminuer la vitesse des eaux de ruissellements : «Cela permettra de contrer les glissements de terrain qui peuvent obstruer des routes car ce sont des mouvements de masses de terre. »
L’universitaire propose d’agrandir les lits mineurs des cours d’eau. Il demande aussi d’effectuer le curage dans des rivières pour diminuer la vitesse de l’eau ainsi que l’entretien des berges.

En outre, Sylvestre Ndayirukiye souhaite que l’urbanisme définisse les zones inconstructibles. Il demande également qu’on respecte une certaine distance par rapport aux rivières ou lacs lors de l’octroi des parcelles. Il rappelle que cette politique est normalement fixée par le schéma d’aménagement et d’urbanisme. Cependant, déplore-t-il, le Burundi n’a pas ce schéma car le dernier date de 1982.

Dévier des cours d’eau ou faire des barrages en amont

Sylvestre Ndayirukiye demande aux responsables de l’Urbanisme de définir des périmètres à risque : «Les règles doivent être consignées dans le code de l’urbanisme que nous n’avons pas et nous intervenons quand il y a la catastrophe au lieu de prévenir. » Ce professeur de géographie estime que les Burundais ont besoin des informations météorologiques. Il demande à l’IGEBU (Institut Géographique du Burundi) de collaborer avec d’autres centres plus outillés comme celui du Kenya pour fournir des données régulières afin de limiter les dégâts.