Kigali: Face à la transformation des produits agricoles qui n’a pas connu ces dernières années une croissance au même titre que d’autres secteurs, le Directeur de ACORD- Rwanda, François Munyentwari, propose la création des stratégies propres pour booster ce secteur encore faible.
Kigali: Face à la transformation des produits agricoles qui n’a pas connu ces dernières années une croissance au même titre que d’autres secteurs, le Directeur de ACORD- Rwanda, François Munyentwari, propose la création des stratégies propres pour booster ce secteur encore faible.
«La croissance du secteur de la transformation des produits agricoles ces dernières années n’a été que de 3%. Et pourtant les autres secteurs industriels ont enregistré une croissance d’au moins de 10 %. Cela s’entend qu’il y a des efforts à fournir pour accélérer la transformation en cours des produits agricoles. Surtout que plus de 70 % de Rwandais vivent de l’agriculture», a-t-il indiqué.
«C’est la raison pour laquelle nous devons nous retrouver pour échanger à des fins de servir de catalyseurs pour accroître notre production agricole dont une partie serait orientée sur les marchés. La transformation est donc opérée pour des produits destinés au marché. En même temps que nous devons viser notre autosuffisance alimentaire. Tout cela s’effectue en tenant compte de l’environnement et du changement climatique», a-t-il poursuivi.
Il a tenu ces propos devant soixante membres du Groupe National de Référence (GNR) sur la Sécurité alimentaire, le Commerce et le Changement climatique, réunis pour échanger sur la nécessité d’accélérer la transformation des produits issus de l’agriculture.
Il a précisé que beaucoup d’Experts de transformation ont été invités et discutent pour promouvoir ce secteur. Il importe qu’ils apportent leur contribution à une étude réalisée par ACORD sur la cohérence des politiques en place.
«Ces stratégies existent certes, mais elles sont liées à d’autres politiques. Il faut qu’elles se démarquent pour servir plus clairement la transformation des produits de l’agriculture, que ce soit au niveau des taxes fiscales, de l’investissement, et du financement. Les Ministres du Commerce, de l’Agriculture, et des Finances, sont conviés à harmoniser leurs politiques et leurs interventions, pour ne pas agir séparément. Nous demandons que ces trois Ministères mettent en place une politique commune qui appuie ceux qui opèrent dans ce secteur de la transformation agricole», a-t-il ajouté.
Pour Munyentwari, les défis constatés dans ce secteur sont une faible production (qui est le plus grave des défis).
«Ce que nous voulons transformer en lui ajoutant de la valeur n’est pas si élevé. Nous sommes toujours confrontés à l’incapacité de satisfaire nos besoins alimentaires de base. Notre orientation est de cultiver et de récolter pour vendre le surplus sur les marchés. Notre inquiétude est donc que notre production est faible. Si les gens se concentrent sur le gain et la transformation, il y a risque qu’ils ne trouvent pas suffisamment de produits bruts à transformer pour exporter», a-t-il fait remarquer.
Le deuxième défi consiste dans les technologies de la transformation. Les gens n’ont pas suffisamment de connaissances pour que ce qui est transformé atteigne les normes de qualité exigées.
«Bien plus, les agriculteurs ne sont pas encore des professionnels assurés du marché de leurs produits. La tomate comme le manioc et d’autres cultures sont cultivés, mais le fermier ne sait pas dans quels produits ils seront transformés. Celui qui veut transformer se rend sur le marché et achète ce qu’il y trouve, même si la qualité souhaitée fait défaut. Voilà certaines des difficultés encore en place», a dit le Directeur de ACORD Rwanda.
Il a reconnu qu’il y a des politiques sur le commerce, sur la sécurité alimentaire, et sur le changement climatique.
«Mais nous n’avons pas de politiques sur la transformation des produits agricoles (agro-processing). Nous voulons que ces Experts fassent des recommandations au moment où le Ministère de l’Agriculture est entrain de réviser la politique agricole. C’est une occasion pour différents acteurs de contribuer et de donner des éléments qui feront partie de cette politique. Et qui vont promouvoir le secteur de la transformation des produits agricoles», a encore insisté Munyentwari pour faire entendre sa voix et les voix des fermiers.