Kigali: Dans le souci de renforcer le secteur de la transformation des produits agricoles (agroprocessing) en leur ajoutant de la valeur ajouté, il s’avère urgent de créer un Forum réunissant les acteurs impliqués dans cette industrie, selon le Directeur de l’Agence de Coopération et de Recherche pour le Développement (ACORD), François Munyentwari.
Kigali: Dans le souci de renforcer le secteur de la transformation des produits agricoles (agroprocessing) en leur ajoutant de la valeur ajouté, il s’avère urgent de créer un Forum réunissant les acteurs impliqués dans cette industrie, selon le Directeur de l’Agence de Coopération et de Recherche pour le Développement (ACORD), François Munyentwari.
«Déjà jusqu’aujourd’hui, les acteurs impliqués dans l’agroprocessing ne se connaissent pas, alors qu’ils ont des problèmes communs à résoudre. Il faut des efforts pour les mettre ensemble, pour qu’ils définissent ensemble la voie à suivre. Déjà, au Rwanda, il n’existe pas une politique spécifique qui coordonne le secteur de l’agroprocessing. Il y a une nécessité de faire une analyse profonde du secteur de l’agroprocessing pour qu’ensemble l’on définisse les lignes politiques qui méritent d’être améliorées ou modifiées», a-t-il indiqué.
Le Directeur de l’ACORD a tenu ces propos lors d’un atelier qui a réuni 56 membres du Groupe National de Référence (GNR) sur l’Agriculture, le Commerce et le Changement climatique, et qui a été organisé ce Jeudi 16 Mars 2017 à Kigali.
Parmi les participants figurent les déléguées des Ministères de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI); du Commerce, Industrie et des Affaires de la Communauté est-africaine (EAC).
Il y avait aussi des membres du Parlement, des praticiens du secteur de l’agroprocessing venus montrer leurs produits, des académiciens, des chercheurs et des journalistes, ainsi que des représentants de la Société civile, et des consommateurs.
«Notre souci est de construire aussi une équipe nationale qui délivre des réflexions enrichissantes (think tank) à des fin de booster une agriculture bâtie sur de la valeur ajouté des produits. Nous tenons à augmenter la valeur ajoutée de nos produits. Les Ministères de l’Agriculture et du Commerce, et l’Agence de Gestion de l’Environnement (REMA), y travaillent beaucoup afin d’encourager l’investir plus dans ce secteur capital», a-t-il poursuivi.
Pour le Directeur Général au Ministère du Commerce et de l’Industrie, Jean-Louis Uwitonze, le secteur de la transformation des produits agricole est en croissance, même s’il a subi l’a passé les coups du changement climatique suite à la sécheresse prolongée qui a pesé sur la récolte.
«Nous avons connu certes le défi lié aux technologiques qu’il faut moderniser. Le deuxième défi est celui des standards et de la certification des produits, notamment de l’agroprocessing. Il faut gagner les marchés locaux certes. Mais cela nécessite aussi une logistique à la hauteur. L’on doit aussi intéresser les consommateurs pour qu’ils achètent les produits fabriqués au Rwanda ou “Made in Rwanda”. Cela aide à créer des emplois, et à réduire la dépendance de l’extérieur, en devenant plus autosuffisant», a-t-il souligné.
Le DG du Commerce s’est félicité des efforts en place pour créer des industries locales pour des produits locaux. C’est ce qu’il a appelé «Uruganda Iwacu» ou «Community Processing». Il a cité en guise d’illustration le yoghourt de Burera, les frites de Nyabihu, le vin de banane de Rwamagana.
«Des industries de ce genre naissent progressivement dans le pays, et apportent de la valeur ajoutée à nos produits locaux. Mais il faut augmenter pour cela l’accès au financement et au marché. Nous avons un Centre de distribution des produits rwandais à Brazzaville, à Nairobi et à Kampala. Nous avons marqué ainsi des pays à mesure que RwandAir nous relie aux autres pays», a-t-informé.
Le DG Uwitonze a rappelé que pour atteindre de réelles avancées, l’on doit éviter des pertes à la récolte. Des infrastructures de séchage et de stockage ont été érigées à cette fin par le MINGAGRI, en collaboration avec les coopératives et la compagnie East Africain Commodity Change en 2015 qui achète la récolte aux fermiers.
De tels efforts apporteront progressivement de bonnes réponses aux défis que rencontrent les fermiers.
«La question de standards et de la certification constitue un programme qui sera appuyé les trois prochaines années. L’on devra former les encadreurs des Petites et Moyennes Entreprise (SME) impliqués dans l’agroproecssus.
L’on pourra ainsi sécuriser le peu d’industries que l’on peut monter et contrôler, tout en disponibilisant les produits à transformer, malgré une terre aux dimensions réduites. L’on pourra même importer de l’extérieur certains produits en cas de besoin», a-t-poursuivi.